Selon le Chef de l’Etat, les économies à dégager du fait de la cure d’amaigrissement, alimenteront le Budget 2023 décrété » pro-investissements et pro-social ».
Le Président de la République, Félix Tshisekedi emprunte les termes de Delly Sesanga pour dire » ça suffit « . Depuis plus d’une année, Delly Sesanga a fait de la réduction du train de vie de l’Etat son cheval de bataille. D’après l’enquête menée par l’élu de Luiza, dans la province du Kasaï central, des millions de dollars sont engloutis chaque mois pour permettre à l’État de fonctionner et de payer ministres, gouverneurs, députés, sénateurs et leurs très nombreux collaborateurs. Une facture assez salée pour les caisses de l’Etat. D’où le plaidoyer du leader du parti Envol pour mettre les institutions au régime…sec et utiliser l’argent issu de ces économies à améliorer le sort du plus grand nombre de Congolais.
Depuis tout ce temps, les Congolais avaient l’impression que Delly Sesanga prêchait dans le désert. Avec le recul, c’est non. Plus d’une année après le plaidoyer mené par l’élu de Luiza sur la réduction du train de vie des institutions, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, rejoint le combat du leader de l’Envol.
Dans sa communication lors de la 64ème réunion du Conseil des Ministres du 12 août, le Président de la République, l’Institution la mieux renseignée du pays, a parlé de la réduction du train de vie de l’Etat et recommandé que le budget 2023, en cours d’élaboration, puisse être significativement axé sur la programmation des dépenses d’investissement dans les secteurs sociaux de base, notamment la santé, l’éducation et le développement rural ainsi que dans le secteur des infrastructures d’intégration nationale.
Il a instruit les Ministres du Budget et du Plan de veiller, sous la supervision du Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, à ce que cette priorité d’investissement soit prise en compte dans l’élaboration du projet de Loi des finances de l’exercice 2023.
Les sommes dépensées pour permettre à l’Etat de fonctionner donnent le vertige et sont sans commune mesure avec les maigres recettes collectées par les services d’assiette.
C’est pourquoi, le député national Delly Sesanga soutient que » la réduction du train de vie des institutions est un impératif « . Cela suppose un renoncement de la classe politique aux privilèges qu’elle s’est indûment octroyés. La classe politique doit cesser de considérer les fonds du Trésor comme son argent de poche. Et l’exemple doit venir du président de la République et du Parlement. À eux de faire preuve de leadership », estime le leader de l’Envol.
Ceux qui souhaitent mettre l’État congolais à la diète soulignent aussi que le non-respect des procédures d’exécution des dépenses publiques, qui se traduit par des dépassements systématiques, est désormais devenu la norme… notamment à la Présidence.
Pour Delly Sesanga, » les faiblesses de la situation budgétaire de notre pays expliquent largement l’inefficacité de l’État et son incapacité à mettre la RDC sur l’orbite de développement. «
Dans l’opinion, ceux qui soutiennent le combat du leader d’Envol estiment que « le Président de la République a le pouvoir de réduire notamment la taille du gouvernement central pour montrer qu’il veut concrétiser ce projet de réduction du train de vie des institutions politiques « .
Ils demandent au Chef de l’État d’engager un dialogue avec les élus afin de réduire leurs émoluments et de fixer des seuils de rémunération pour les mandataires qui prestent dans les entreprises publiques.
D’après Sesanga, la réduction du train de vie des institutions pourrait permettre à l’État congolais d’économiser environ un milliard de dollars. Et de mettre enfin en œuvre la gratuité de l’enseignement de base, la prise en charge de la santé maternelle, néonatale et infantile, ou des investissements dans le secteur de l’agriculture… Des promesses souvent faites, mais rarement tenues.
Le président d’Envol s’insurge contre les animateurs des institutions du pays qui se tapent la part du lion, consommant plus de 70% de la part du Budget, alors qu’ils ne représentent même pas 1% de la population du pays. Leurs trains de vie maintiennent une grande majorité des Congolais dans la pauvreté.
Il faudrait rappeler qu’avant le Président de la République, l’offre politique de Sesanga avait séduit Jean Marc-Kabund-a-Kabund, alors président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir, et vice-président de l’Assemblée nationale. Ce dernier avait aussi demandé au gouvernement de réduire le train de vie des institutions pour arrêter cette dérive.
» Un budget faible avec un train de vie des institutions (60%) le plus élevé au monde est une inconscience collective. Réduire de 50% le train de vie de nos institutions au profit du » Peuple d’abord » serait un acte de responsabilité « , avait insisté Jean-Marc Kabund sur son compte Twitter.
On rappelle que Delly Sesanga a prêché par l’exemple en renonçant à ses émoluments au tout début de la pandémie Covid-19 en soutien à l’équipe de riposte qui appelait à la solidarité. Par la suite, l’élu de Luiza a décliné l’offre de la jeep Palissade aux députés nationaux, don du Chef de l’Etat.
Didier KEBONGO
Forum des as