Le président de la République, Félix Tshisekedi, est en quête de financement pour avoir les moyens de sa politique. Pour ce faire, le Chef de l’Etat n’a pas d’autres choix que de maximiser la mobilisation des recettes pour atteindre les 10 milliards USD, la nouvelle hypothèse du gouvernement pour le budget 2020, mais aussi réduire le train de vie des institutions de la République plus précisément des institutions politiques qui sont budgetivores.
Pour les deux actions à mener, le président de la République devrait avoir du courage politique de mettre des réformes qui moisissent dans les tiroirs des Ministères afin de stopper le coulage des recettes publiques et de les canaliser vers le Trésor, d’une part. Ce qui demande de s’attaquer aux réseaux mafieux de ceux qui ont pérennisé la corruption pendant ces deux dernières décennies en RDC.
D’autre part, le chef de l’Etat devrait avoir le courage de mettre en œuvre le projet de réduction du train de vie des institutions politiques notamment la présidence de la République, le gouvernement, le parlement et même le Conseil économique et social.
Concrètement, il faudra réduire les émoluments du président de la République, du Premier ministre, des ministres, des députés et sénateurs ainsi que les frais de fonctionnement de ces institutions en vue de réaffecter les gains collectés vers des dépenses pro-pauvres qui bénéficient aux populations.
Parmi ces mesures courageuses à prendre, il y a justement l’annulation, comme l’ont réclamé plusieurs organisations de la Société civile dont l’ACAJ, du décret Tshibala. En effet, l’ancien Premier ministre, Bruno Tshibala, avait signé le 24 novembre 2018 un décret qui accorde une retraite dorée aux anciens membres du Gouvernement dont ceux de son équipe. Ce décret détermine les avantages et les devoirs reconnus aux anciens membres du Gouvernement. Dans son volet financier, le décret fixe l’indemnité mensuelle accordée aux anciens premiers ministres à 30 % des émoluments du Premier ministre en fonction, une indemnité de logement à 5 000 USD, des titres de voyage, une garde sécuritaire composée de 2 à 3 policiers, la prise en charges des soins médicaux à l’étranger, un passeport diplomatique, etc. Aux anciens membres du Gouvernement, il est reconnu une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments de ceux en fonction ; une indemnité mensuelle de logement de 1000 USD, un titre de voyage par an, en business class, etc.
Selon les calculs faits par DeskEco à l’époque, le budget global de l’ensemble des avantages prévus dans ce décret coûterait 28,8 millions USD par an au Trésor, soit 2,4 millions USD par mois pour le gouvernement Tshibala dont la taille était de 59 membres. Sachant qu’à la fin de leur mission, les ministres du gouvernement ont eu droit à des indemnités de sortie, qui représentent six mois du dernier émolument touché. C’est pourquoi, pour la société civile, ce décret est tout simplement scandaleux au regard de la misère qui frappe la majorité des Congolais.
Amédée Mwarabu
DeskEco