Cette fois, la Communauté française de Belgique ne devra même plus se prononcer sur la réalité du diplôme de Félix Tshisekedi, elle qui fut contrainte de reconnaître, au début du mois de janvier 2019, que les certificats d’études supérieures en Belgique dont se targuait le prétendant au trône de la République démocratique du Congo étaient faux.
Non, cette fois, le président congolais, président en exercice de l’Union africaine a bien reçu un diplôme du Netanya Academic College, en Israël. Un diplôme de docteur… honoris causa tout à fait honorifique et symbolique et qui n’a donc pas nécessité la moindre heure d’études de la part du récipiendaire.
Il faut dire que depuis mars 2020, le président congolais multiplie les gestes de bonne volonté en direction de l’Etat hébreux. A cette époque, lors d’un de ses premiers voyages à l’étranger, il était passé par les Etats-Unis et avait participé à la conférence annuelle organisée par le Comité des affaires publiques israélo-américaines, le principal lobby de la communauté juive implantée aux Etats-Unis. Il en avait profité pour annoncer la nomination d’un ambassadeur en Israël – le premier en 20 ans (Kinshasa n’avait qu’un chargé d’affaires) – et la création d’une section économique à Jérusalem-Ouest (l’ambassade demeurant à Tel-Aviv). Le dirigeant congolais a également soutenu le plan de paix de l’administration Trump et s’était entretenu, en mai 2020, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Toute une panoplie de gestes qui lui permettent de recevoir ce diplôme sans devoir passer – toujours pas – sur les bancs d’une école supérieure. Cette débauche de promesses vaut bien un diplôme aurait pu dire d-Jean de la Fontaine..
Le vrai diplôme de Kabila
Quatre jours avant cette remise de diplôme honorifique à Tshisekedi, c’est Joseph Kabila qui a reçu son diplôme de Bachelor of Arts (équivalent d’une licence) des mains du professeur Chris Landsberg à l’université de Johannesburg. « Si le prof Landsberg lui a accordé ce diplôme, c’est qu’il a bossé pour le décrocher », nous explique un académique peu suspect d’être un proche de Kabila.
Et le professeur Landsberg ne dit rien d’autre quand il affirme que Joseph Kabila a été « un étudiant déterminé » qui a « mérité ce diplôme ». Le professeur Landsberg s’est rendu régulièrement en RDC à partir de 2016 pour suivre l’étudiant Kabila dont la thèse est intitulée : The Renaissance of the Democratic Republic of Congo (DRC): A Narrative-Biographical, Auto-Ethnographic Study of 19 Years of Statebuilding, Peacebuilding and Economic. Une brique de 150 pages qui brosse une certaine vision très documentée de l’histoire du Congo.
Comme quoi tous les diplômes ne doivent pas avoir la même saveur et ne découlent pas du même type d’investissement personnel…
La libre Afrique