Les discussions attendues au Parlement en cette session ordinaire de mars 2022 seront prioritairement électorales.
Il est question de parfaire les réformes entamées l’année dernière en ouvrant immédiatement le projet de loi électorale qui étale plusieurs matières discutables parmi lesquelles la problématique du seuil de représentativité, du système électoral, du taux de cautionnement des candidats etc. En plus de ces détails techniques figurent les considérations éminemment politiques qui doivent régler les vrais conflits politiques du moment. Il s’agit de stopper définitivement la meute politique pro-Noël Tshiani, le principal chantre de la congolité électorale.
La loi Tshiani portée par le député Nsingi Pululu est une grave provocation aux yeux des katumbistes. Elle est susceptible de troubler le climat électoral en 2023, donc déjà l’année prochaine. Toujours bien conservé dans les tiroirs de la Chambre basse du Parlement, ce texte est devenu un outil de mise à l’écart politique de Katumbi et de déstabilisation de toute une classe politique vouée à l’homme de Kashobwe. C’est l’ultime arme “nucléaire” de l’UDPS contre Katumbi. Le deuxième cas de possible conflictualité politique en 2023 est sans doute celui lié à la régularité de la prochaine candidature de Joseph Kabila Kabange à la présidentielle. Ici, ni la Constitution, ni la loi électorale ne s’y opposent.
L’article 72 de la Constitution dispose que les candidats doivent posséder la nationalité congolaise et être âgés d’au moins trente ans. Quant à la loi électorale, une candidature est irrecevable lorsque le candidat n’est pas éligible ; n’a pas donné son consentement par écrit ; est présenté en même temps dans plusieurs circonscriptions électorales pour le même scrutin ; est présenté sur plus d’une liste dans une même circonscription électorale ; n’a pas versé le cautionnement électoral exigé ou figure sur une liste dont le cautionnement électoral n’a pas été versé. Dans tous les cas de figure, la loi Tshiani ne passera pas, explique un constitutionnaliste. Sauf le forcing du parti au pouvoir pour éliminer les candidats en vue, ce qui risque de plonger le pays dans le chaos.
Médias Congo