La Majorité présidentielle s’est « réjouie », ce vendredi 31 août 2018, que les candidats dont la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a déclaré les dossiers irrecevables, aient introduit le recours à la Cour constitutionnelle. Mais la famille politique de Joseph Kabila ne cautionne pas les accusations de certains acteurs politiques, voire de la société civile, qui accusent le pouvoir d’avoir donné des « injonctions » à la CENI pour rejeter les dossiers de certains candidats parmi lesquels des poids lourds de l’opposition.

« Au lieu d’apprécier à sa juste valeur cette étape qui nous rapproche un peu plus de la tenue des élections, certaines voix introduisent une cacophonie dans cette belle partition démocratique, attribuant l’échec de tel ou de tel autre à un complot putatif orchestré par un improbable deus ex machina, en l’occurrence la Majorité présidentielle », a déclaré André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la MP lors d’une conférence de presse.

« L’on comprend dès lors que la double nationalité et la confusion de nationalité soient une cause rédhibitoire », a-t-il ajouté parlant de « défaut » de nationalité de certains candidats comme évoqué par la CENI dans sa décision lors de la publication des listes provisoires des candidats présidents de la République et députés nationaux.

Après le rejet des dossiers de certains candidats à la présidentielle, le Comité laïc de coordination (CLC), avait indexé Joseph Kabila ainsi que la CENI et appelé à leur « isolement » pour la tenue des élections inclusives, démocratiques et transparentes.

Dans le camp présidentiel, l’on insiste sur de « garanties suffisantes » en ce qui concerne les candidats présidents de la République.

« S’agissant plus particulièrement de la compétition à la présidence de l’Etat, les règles ont pour soubassement moral la mise à l’écart de tout celui qui ne représente pas de garanties suffisantes pour assumer, sans doute et sans soupçon en toutes circonstances, son rôle éminent de Garant de la constitution et de la souveraineté de notre peuple », souligne le porte-parole de la Majorité présidentielle.

En plus de six candidatures à la présidentielle, la CENI avait aussi rejeté 127 dossiers des candidats aux législatives nationales. La Majorité applaudit cette action qui a permis, selon elle, de découvrir des personnes « drapées d’une ombre ».

« Plus personne, de la Majorité, de l’Opposition ou de la société société civile, ne pourra se présenter devant le peuple souverain, drapée d’une ombre comme dans un théâtre masqué et espérer surprendre la bonne foi du citoyen électeur par une élection inattendue », acclame la famille politique du chef de l’Etat.

La Cour constitutionnelle a débuté, ce vendredi 31 août, les audiences publiques consacrées aux contentieux des candidatures après le dépôt des recours. D’ores et déjà, plusieurs organisations, dont la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (SYMOCEL) appellent la Cour à privilégier le « professionnalisme » lors du traitement de ces contentieux.

Parallèlement, les mouvements citoyens et les organisations de la société civile ont lancé ce vendredi la campagne dénommée « Elections sans Kabila et Nangaa » dans le but, disent-ils, de tenir des scrutins inclusifs, crédibles et démocratiques.

Patrick Maki

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