L’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ne veut aucunement entendre des « piques » de ses partenaires politiques à l’endroit de son leader Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Président de la République. Si à ce stade, il n’y a pas officiellement de désaccord entre l’UDPS et son principal allié l’UNC, des coups bas sont vécus entre les membres de ces deux formations politiques du CACH.

Pour illustrer, le député UNC, Amato Bayubasire a choisi Walungu (Sud-Kivu), territoire d’origine de Vital Kamerhe afin de lancer un message « comminatoire » en direction du parti présidentiel.

« Il est étonnant de constater que certains partenaires même au sein du CACH s’en prennent à Vital Kamerhe. Ils choisissent tout ce qui ne marche pas pour lui imputer, ce qui marche ils disent c’est l’UDPS et le président de la République. Ils veulent nous pousser à commencer à dire chaque fois qui est à la base de telle ou telle autre idée ? Qui a amené l’idée de la gratuité de l’enseignement par exemple ? Nous allons donc nous organiser au parti et nous n’allons pas tolérer même si le président Kamerhe nous a invités à la discipline, nous ne saurons plus nous retenir, nous allons à un moment répondre à toutes les provocations et dévoiler l’apport de Kamerhe jusque-là », a déclaré le député Amato Bayubasire devant une foule.

Kabund et Kabuya, provocateurs !

Amato Bayubasire pointe du doigt accusateur le président a.i de l’UDPS (également premier vice-président de l’assemblée nationale), Jean Marc Kabund et le secrétaire général de ce même parti, Augustin Kabuya.

« Je vais m’adresser au collègue premier vice-président de l’assemblée nationale. Quand la présidente de l’assemblée nationale a menacé le Président de la République (Ndlr : de haute trahison), à ce moment-là, le collègue a eu besoin de nous, mais quand la guerre prend fin, il tourne le canon contre L’UNC et son leader. Nous refusons et nous condamnons ce combat, nous allons nous battre pour protéger la dignité et la personnalité de Vital Kamerhe et dire qu’il n’a jamais touché dans le trésor public », a-t-il ajouté.

La gestion du programme d’urgence initié par Félix Tshisekedi serait à la base des tensions entre les membres de l’UDPS et ceux de l’UNC. Lors d’un récent meeting, Augustin Kabuya a affirmé que son parti va évaluer ce 15 février les travaux exécutés dans le cadre dudit programme. Il avait implicitement cité Vital Kamerhe, qui, alors que Tshisekedi n’avait pas encore mis en place un gouvernement, avait géré tous les fonds alloués à ces travaux évalués à plus de 300 millions USD.

Parlant par exemple des sauts-de mouton dont les travaux piétinent, Kabuya avait déclaré : « De grosses sommes ont été déboursées pour ces travaux. J’ai suivi le directeur de cabinet du chef de l’Etat et le ministre des finances autour du programme de 100 jours, … Nous devons savoir qu’est-ce qui s’est réellement passé dans cette affaire. Il était interdit de franchir l’enclos (bleu) qui encadre les sauts-de mouton. Dieu nous a envoyé le vent qui a défait ces tôles bleues et nous avons remarqué qu’une année après le lancement des travaux, il n’y a que le pavement, plus rien d’autre. Et vous allez nous interdire au nom des alliances, de savoir ce qui se passe là (aux chantiers des saut-de mouton) ?

Le 6 février, l’UDPS et ses alliés, sous la conduite de JM Kabund avaient visité tous les chantiers initiés dans le cadre du programme d’urgence à Kinshasa, et le parti présidentiel s’était dit « déçu » du taux très faible d’exécution. « Les jours passés nous avons entendu quelqu’un (Kamerhe) dire à la radio que les travaux de 100 jours sont déjà réalisés à la hauteur de 70%. De là où nous venons, ce projet-là n’est même à 30% en termes de réalisation », avait dit Kabund qui entrevoit des manœuvres disait-il, pour provoquer le soulèvement de la population contre Félix Tshisekedi.

Justin Mwamba
Actualite.cd

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