Les sept leaders de l’opposition en République démocratique du Congo (Matungulu, Fayulu, Tshisekedi, Katumbi, Kamerhe, Muzito et Bemba) ont adressé un mémo commun à la délégation du conseil de sécurité des Nations unies en viste à Kinshasa.
Quatre pages dans lesquelles ils dressent le bilan sans fard de la situation actuelle en RDC, tout en rappelant leur détermination à participer au processus électoral et à désigner un candidat unique de l’opposition si « les élections sont inclusives, libres, crédibles et transparentes » avant de reconnaître que ‘l’actuel processus conduit par la CENI et le pouvoir n’accorde aucune garantie (…) Des risques qui, à défaut d’être endigués, compromettent durablement la sécurité et la stabilité dans la sous-région ».
Les leaders de l’opposition passent ensuite en revue une série de points qui démontrent la volonté de l’Etat de ne pas permettre une organisation sereine et crédible de ce scrutin du 23 décembre prochain.
Un bilan bien sombre qui va du manque évident, par la mauvaise volonté de pouvoir, de restructuration de l’armée, à l’instrumentalisation des institutions (mobilisation des outils de l’Etat pour empêcher Moïse Katumbi de rentrer au pays) et de la CENI (disqualification des candidats Bemba et Muzito, imposition de la machine à voter refus de reviser le fichier électoral,…). Les leaders de l’opposition insistent aussi sur le fait que le régime illégitime de Joseph Kabila n’a pas les moyens de ses ambitions et est incapable d’organiser seul ce scrutin par manque de moyens. Autre élément qui va précipiter l’échec de ce rendez-vous électoral.
Fort de ces constat les 7 leaders de l’opposition proposent une série de solution : retrait de la machine à voter, réexamen du fichier électoral, mise en oeuvre immédiate du chapitre « décrispation » prévu dans l’Accord de la Saint Sylvestre, participation effective des candidats exclus, déploiement d’observateurs internationaux, d’une force régionale,…
Les sept recommandent aussi à la délégation du Conseil de sécurité d’exiger l’exécution des résolutions 2348 et 2409, de ne pas céder au chantage à la souveraineté d’un gouvernement sans légitimité de Joseph Kabila, de reconduire le mandat de la Monusco et de s’investir dans la prévention de la dégradation continue de la situation de la RDC pour éviter le chaos électoral orchestré par Kabila.
Lors de la réunion de ce jour avec les membres du Conseil de Sécurité, nous avons réitéré notre position: les élections doivent se tenir à tout prix le 23/12/18 SANS MACHINE À VOTER et SANS LES 10 MILLIONS DE PRÉSUMÉS FICTIFS. Nous ne voulons pas d’élections chaotiques. pic.twitter.com/zUdDLxhvlg
— Martin Fayulu (@MartinFayulu) 6 octobre 2018
La Libre Afrique/MCP