Jean-Bosco Mukanda, présenté jusqu’ici par le parquet militaire comme principal témoin des assassinats en mars 2017 des experts de l’ONU, Michael Sharp et Zaïda Catalan, ainsi que de leurs quatre accompagnateurs congolais, a été ce jeudi 13 septembre devant le tribunal militaire de Kananga, dans la province du Kasaï-Central.
Cette audience était consacrée à la poursuite de l’instruction de la prévention de terrorisme mise à charge des prévenus. Mukanda a été confronté aux prévenus Vincent Manga et Constantin Tshidime Bulabula.
Selon la justice militaire, ce dernier posséderait des témoignages troublants.
Jean-Bosco Mukanda comparaîtra comme un témoin principal a fait savoir que depuis le début du procès, il souhaite intervenir comme un agent des services des renseignements utilisé pour infiltrer la milice de Kamwina Nsapu.
Au cours de sa comparution, il affirme aussi disposer d’un réseau d’informateurs dans la zone où les assassinats ont eu lieu. Ainsi, il avait des informations sur l’enlèvement des experts de l’ONU et de leurs accompagnateurs minute après minute.
« Avant et après le meurtre des experts, j’étais en contact avec les colonels Jean de Dieu Mambueni, Isaac Safari et le capitaine Mbuara ainsi que les autorités civiles en tant qu’agent des renseignements infiltré au sein de la milice Kamuina Nsapu”, a dit Jean Bosco Mukanda
La trentaine révolue, cet ancien enseignant dans une école primaire à Bunkonde, a été confronté à d’autres prévenus au fil du procès et la justice militaire a jugé ses propos suspects et troublants.
La prochaine audience est fixée au 20 septembre 2018 par le tribunal militaire.
Sylvain Mukendi