Kinshasa devrait capitaliser la présence de la quinzaine de chefs d’Etat sur son sol pour plaider en vue d’un soutien réel face à l’agression rwandaise, comme il y a 25 ans.
La RDC accueille du 17 au 18 août courant, le 42ème Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Pour nombre d’observateurs, ces assises devraient être une opportunité pour Kinshasa d’obtenir le soutien tous azimuts de cette organisation sous-régionale dans la défense de son intégrité territoriale.
Cette session se tient alors que l’armée rwandaise, sous couvert des terroristes du M23, occupe depuis deux mois, le 13 juin dernier, la localité de Bunagana dans la province du Nord-Kivu. Kinshasa est d’autant plus fondé à solliciter l’assistance de cette organisation sous régionale que la présence de l’armée rwandaise a été formellement actée par le groupe d’experts missionnés par les Nations Unies.
Mutatis mutandis, le pays est dans le même cas de figure qu’il y a 25 ans lorsque la même SADC, à l’appel de Mzee Laurent-Désiré Kabila, avait volé au secours de l’un des pays membres, en l’occurrence la RDC, agressée par la coalition rwando-ougandaise à cette époque.
LES MRITES DE LA SADC
A l’appel de Kinshasa, les armées zimbabwéenne, angolaise, namibienne étaient intervenues aux côtés de l’armée congolaise pour stopper l’avancée des troupes rwandaises qui menaçaient déjà la capitale après avoir occupé certains points stratégiques du Kongo Central.
Les Congolais ont encore en mémoire la bravoure de l’armée de l’air zimbabwéenne et des fantassins angolais qui avaient fait échec à cette tentative de vassalisation de la RDC par le Rwanda principalement et l’Ouganda accessoirement.
JOUER LA CARTE SADC
Rien n’empêche, dans les conditions actuelles, le Président Félix Tshisekedi de jouer légitimement la carte SADC. D’autant que dans la charte de cette organisation sous régionale, il est prévu un mécanisme de soutien à tout pays victime d’une menace extérieure.
L’article 6, alinéa 1er du Pacte de défense mutuelle de la SADC est sans équivoque : « Toute attaque armée, perpétrée contre un des Etats parties sera considérée comme une menace à la paix et à la sécurité régionales. En réponse à une telle attaque, une action collective immédiate sera mise en marche« . La Commission Paix, défense et sécurité s’occupe de la mise en œuvre opérationnelle de ce genre d’interventions.
L’option SADC serait la bienvenue pour un certain nombre de raisons. Primo, la voie diplomatique a montré ses limites. Ce, à la lumière du bilan mitigé de la récente tournée du Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, dans la région notamment à Kinshasa et à Kigali.
CAPITALISER LE SOMMET DE KIN
Ensuite, l’inefficacité assumée de la Monusco fait que la RDC ne peut plus compter sur les casques bleus.
Il revient donc à la RDC de capitaliser la présence annoncée d’une quinzaine de chefs d’Etat sur son sol. Et des chefs d’Etat dont les pays ne font pas frontière avec le Rwanda, par opposition à ceux de la Communauté de l’Est africain. Kinshasa devrait capitaliser la présence de tous ces chefs d’Etat sur son territoire pour plaider en vue d’un soutien réel face à l’agression rwandaise comme il y a 25 ans.
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