Selon un sondage, nombreux sont des compatriotes qui appellent la centrale électorale à renoncer à cet outil n’ayant fait des preuves nulle part

Qu’est-ce que Corneille Nangaa et le régime politique en place veulent que les Congolais fassent et leur disent pour qu’ils acceptent, enfin, de renoncer à l’usage de la machine à voter ? Telle est la question posée dans les milieux socioculturels de la République démocratique du Congo.

Depuis plus d’un an que le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé l’introduction de cet outil informatique dans le système électoral du Congo démocratique, des voix ne cessent de se lever pour réclamer son rejet pur et simple.

Une suite de révélations scandaleuses

Des personnes morales et physiques se sont jointes aux sénateurs et députés nationaux pour démontrer, entre autres méfaits, que l’utilisation de cette machine viole le caractère secret du vote exprimé par les électeurs.

Ce ressentiment est aujourd’hui renforcé par des révélations accablantes, dont celle du magazine « Jeune Afrique » qui a eu le mérite de mettre à la disposition de l’opinion tant nationale qu’internationale des éléments sonores d’une conversation entre deux membres influents de la Majorité présidentielle (MP).

Dans ces éléments sonores, Aubin Minaku, secrétaire général de la MP et président de l’Assemblée nationale, félicitait Corneille Nangaa, président de la Ceni, d’avoir introduit la machine à voter dans le système électoral congolais pour permettre à cette plateforme politique de tricher aux élections. Comme si ce scandale ne suffisait pas, le député national Alphonse Awenze a dénoncé, lors d’une séance plénière de l’Assemblée nationale, l’insertion de certains noms dans le serveur de la Ceni.

La Corée du Sud fait le Ponce Pilate

Aujourd’hui, la Corée du Sud, où ladite machine est fabriquée par l’entreprise privée « Miru Systems », a clairement indiqué, lors d’une conférence de presse tenue lundi dernier dans la ville de Kinshasa par son ambassadeur, que le recours à la machine à voter par la Ceni pourrait « mettre en danger la tenue pacifique et ordonnée des élections ».

La Corée du Sud ajoute que « l’exportation desdites machines au Congo démocratique pourrait donner au Gouvernement congolais un prétexte pour des résultats indésirables liés aux élections, notamment le retard additionnel de la tenue des élections, et aussi le danger de devenir une cible des critiques ». Pareille réaction vaut, sans doute, son pesant d’or. Cependant, le Gouvernement sud-coréen ferait mieux de renforcer la pression sur l’entreprise « Miru Systems » pour la dissuader de mettre fin à cette aventure sans lendemain.

Selon les résultats d’un sondage réalisé auprès d’un échantillon de 227 personnes par Radio Okapi, une chaîne parrainée par la Monusco, 170 enquêtés, soit 74%, ont indiqué que la Ceni devrait renoncer à la machine à voter ; 46, soit 20%, ont demandé aux parties prenantes aux élections de trouver un compromis sur la machine à voter ; seuls 12 participants, soit 5%, estiment que la Ceni devrait bien expliquer la machine à voter aux Congolais.

Le Comité Laïc de Coordination interpellé

Pour les analystes, les résultats de ce sondage sont tout aussi clairs et convaincants que l’avertissement du Gouvernement sud-coréen. Néanmoins, l’obstination de Corneille Nangaa et de la MP à imposer contre vents et marées cet outil vise à satisfaire leur intérêt mesquin.

Face à pareille situation, le peuple congolais a le devoir de multiplier des appels au rejet d’une machine à voter qui, selon toute vraisemblance, risque de favoriser l’anarchie. Dans cette optique, le Comité Laïc de Coordination (CLC) de l’église catholique ferait mieux de continuer à moraliser et encadrer le peuple congolais, en vue de lui permettre de retrouver sa dignité et sa souveraineté.

Asiyeshindwa
La Tempête des Tropiques

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