L’histoire se passe dans la commune de Barumbu, dans la partie ouest de la ville de Kinshasa. Un parent a donné en mariage sa fille de 13 ans à un homme de plus de 40 ans. Ce, malgré les contestations formulées par les autres membres de famille pour bloquer cette union prématurée.

Selon les grandes soeurs de la jeune fille qui ont décidé de porter l’affaire au niveau des ong de défense des droits des enfants, le père aurait déjà perçu auprès du quadragénaire une somme de 1.500 dollars américains, en guise de dot.

Dans une interview accordée aux confrères de la radio Top Congo, Godé Kayembe, président du Conseil d’administration de la Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants, étudiants et élèves (LIZADEEL), confirme avoir été saisi de cette affaire. Il assure même avoir orienté le dossier vers les instances compétentes, promettant ainsi de tout mettre en oeuvre afin d’empêcher ce mariage qui se conclut en violation flagrante de la loi.

EPOUSEE SANS SON CONSENTEMENT

« La Lizadeel a été saisie par les grandes soeurs et les autres membres de la famille. Effectivement, on est devant un cas à la fois de mariage précoce et forcé. Car la fille n’a que 13 ans et n’est qu’en deuxieme année secondaire. Elle habite la commune de Barumbu. A ce effet, nous avons pris soin de porter l’affaire au niveau de la justice, dans l’espoir que le père puisse revenir à la raison », a déclaré Godé Kayembe.

Les soeurs aînées de la mineure rapportent que le prétendant quadragénaire avait, avant tout, pris contact avec les parents. « Nous avons été curieuses de voir l’homme en question entrer dans la parcelle, en trouvant la jeune fille en train de jouer par terre. C’est ainsi qu’il l’a désignée pour l’épouser, sans demander son avis. Il a, à cet effet, versé une dot de 1.500 USD auprès des parents », ont-elles indiqué.

« Selon les informations à notre disposition, le père a déjà perçu la dot. Et comme la fille pleurait, ne voulant pas partir, le soi-disant époux a dit aux parents qu’il devait rentrer à Lubumbashi pour revenir prendre sa désormais femme au mois de mai prochain.C’est ainsi que les autres membres de famille se sont levés comme un seul homme pour condamner cet acte. Ils nous ont contactés pour voir dans quelle mesure nous pouvons aider la mineure », a ajouté Godé Kayembe.

Des cas de mariages forcés sont devenus récurrents ce dernier temps dans les quartiers aux conditions de vie précaires de la capitale congolaise. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, une jeune fille de 14 ans a failli se donner la mort au quartier VIII, dans la commune de Ndjili, à cause d’une aventure du même genre. Elle s’est opposée à son père qui voulait la donner en mariage, comme troisième femme, à un sexagénaire.

Des observateurs avertis tirent la sonnette d’alarme contre la recrudescence des filles mères dans les communes se situant dans la périphérie de Kinshasa. « Le taux alarmant des filles mères qu’on observe actuellement s’explique, entre autres, par l’emprise de la coutume, ainsi que par la dégradation du tissu socioéconomique du pays », estime Walker M., coordonnateur d’un consortium des ong de développement.

Orly-Darel Ngiambukulu
Forum des As

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