Tel un tremblement de terre, la campagne en vue de la totale maîtrise des piliers du système de sûreté de l’État n’épargne aucune sensibilité sociopolitique. Le toilettage s’impose. Et pour y parvenir, la traque est générale et même totale.

Fouiller, fouiner, éplucher, creuser, plonger dans les profondeurs, secouer des baobabs…. .Tous les usages se conjuguent au présent pourvu qu’aucun complice n’échappe au filet de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Une opération qui ne fait que répandre une fumée de panique dans les états-majors politiques aussi bien du pouvoir que de l’opposition.

Des dignitaires tshisekedistes et kabilistes sous les projecteurs

Chair de poule et frissons peuvent désormais se lire sur les visages des personnalités emblématiques du pouvoir. La guerre des tweets est incisive. Boshab, Matata et Samy Badibanga tirent à boulets rouges sur leur président de Chambre qu’ils estiment en totale perte de sérénité pour les accuser de complot contre la République. Durs, ils l’ont été à l’endroit du professeur sénateur président et autorité morale de l’AFDC avec qui les rapports humains se sont gravement dégradés ces dernières 72 heures. Modeste Bahati Lukwebo, sentant le danger venir, n’est pas allé trop loin. Il a brusquement choisi de livrer ses potentiels adversaires politiques, membres du Sénat qu’il a vite accusé d’entretenir des activités suspectes, soupçonnables et dangereuses contre le régime de l’Union sacrée. Depuis, des tweets pointus fusent de partout tels des missiles. Plus besoin de courtoisie, il y a intention manifeste de nuire. D’autre part, des réunions de réaffirmation de loyauté au chef de l’État s’intensifient autour de Bahati, Mboso et Sama. Ce qui n’est pas dit, c’est cette crainte de se voir balayer par la tempête du vrai déboulonnage qui souffle à 300 kilomètres à l’heure. Et dans cette panique conjoncturelle, l’on retrouve également le speaker de l’Assemblée nationale. Fin politique, jaleliste (mobutiste) averti, Christophe Mboso NKodia Pwanga a vite trouvé sa parade. Improviser un prix à l’honneur du président de la République. Une flatterie qui ne passe pas inaperçue chez Félix Tshisekedi, lui qui, en trois ans, a mis à profit toute son intelligence pour scanner et scruter chaque acteur engagé ou non dans l’Union sacrée. Chacun avec ses forces et ses faiblesses. Chacun avec ses torts et ses ravages. Chacun avec ses vieilles casseroles et ses excès comportementaux.

Autre poids lourd très haut placé qui pourrait faire les frais du déboulonnage tentaculaire qui sillonne les édifices politiques, c’est le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Gentilhomme, galant et non plaintif, il est cependant accusé d’immobilisme en cette période trouble de l’histoire du régime Tshisekedi. S’il n’a pas démérité, le chef du gouvernement n’a pas su construire un leadership autoritaire et mobilisateur autour de sa personne. Raison pour laquelle, à défaut de conserver son poste à la présidence du Sénat, Bahati veut tenter le tout pour le tout pour occuper le prestigieux fauteuil de Premier ministre, poste qu’il lorgne depuis qu’il avait été désigné informateur par le président Félix Tshisekedi. Pas évident dans un environnement politique devenu soupçonneux. Tshisekedi voudrait s’entourer de grands attaquants. D’un sang nouveau. Des intelligences vives. Puisqu’il doit prouver qu’il est le champion du casting de l’heure. Il tient surtout à bâtir une équipe d’excellence chargée de construire la voie de la prochaine présidentielle.

La chute de Beya et Kabund contraint à un profond toilettage du système

Ils étaient les principaux piliers du régime Tshisekedi. Leur départ dans les conditions d’extrême sensibilité sécuritaire oblige un questionnement motivé sur la stabilité même du régime. La situation pourrait donc convoquer le stylo plume présidentiel à opérer d’intenses chambardements sur le système. Le chef de l’État pourrait ne recourir à aucun état d’âme pour fouetter, relever et révoquer les uns et investir des nouvelles figures, cas du tout nouveau conseiller spécial désigné à titre intérimaire.

Le déboulonnage clamé à la lumière de la chute du FCC n’ayant pas été effectif avec cette ruée totale et quasi-globale des kabilistes vers la fatshisphère, le temps de faire le ménage semble ainsi arrivé.

Ouragan
Jeanric Umande

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