Héros vivant comme baptisé par Etienne Tshisekedi, Kabund risque d’être réduit à zéro dans l’histoire politique de l’UDPS.
Largement désavoué au sein de l’Union sacrée, Kabund semble ne pas avoir la confiance du président Tshisekedi. Soutenu par les Fédérations de l’UDPS/Kinshasa, tout porte à croire que le vice-premier président de l’Assemblée nationale n’est plus en odeur de sainteté avec le chef de l’État. Les faits et gestes le prouvent.
Des signes avant-coureurs qui ne trompent pas. A cor et à cri, les députés nationaux et provinciaux ( Kinshasa) de l’USN se sont déjà ligués contre le président intérimaire du parti présidentiel. Même dans son propre parti politique, Jean-Marc Kabund est vomi, la preuve, la Force de progrès (l’une des structures des combattants du parti), s’est positionnée en sa défaveur, lui demandant même de quitter la présidence de l’UDPS.
Le maître nageur au bord de la noyade
Kabund, lui qui a annoncé sa démission du bureau de la Chambre basse du Parlement jeudi 14 janvier sur Twitter est maintenant poussé à la porte de sortie.
« En ce jour, je prends la décision de démissionner de mes fonctions de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades et humiliations et tortures… », avait-il annoncé. Réactions tous azimuts.
Pour n’avoir pas encore formalisé sa démission 5 jours durant, le « maître nageur » est contraint de s’assumer au risque d’être éjecté pour la deuxième fois. La première était sous la coalition FCC-CACH après qu’il avait affirmé, sans prouver, qu’un congrès du Parlement coûtait 7 millions USD au trésor public. L’initiative de la destitution était venue du député MLC, Jean-Jacques Mamba).
Les anti-Kabund ne veulent que sa tête. En première ligne, Peter Kazadi ( député provincial et conseiller du président Tshisekedi), Paul Tshilumbu ( député UDPS), Eliezer Ntambwe (député national, proche de Katumbi), tous ont scellé son sort.
Jean-Marc Kabund isolé
Même s’il se rétropédalait, l’élu du Mont-Amba ne pourra plus regagner la considération qu’il avait aux côtés du chef de l’État, mais surtout des combattants de l’UDPS et des membres de l’Union sacrée. Qui s’y pique, s’y frotte, dit-on.
« Ça sert à quoi d’avoir une famille politique qui vous désavoue et vous continuez à occuper le poste en son nom? », s’est interrogé Eliezer Ntambwe avant d’affirmer que, tout le monde sait que le courant ne passe plus entre lui (donc Kabund) et Félix Tshisekedi (président de la République).
Sans démission, la procédure parlementaire sera déclenchée. D’ailleurs, plusieurs sources dignes de foi renseignent que les élus seraient déjà en train d’apposer leurs signatures sur la pétition. Hélas, Kabund voit son l’Union sacrée se rebiffer contre lui.
Peu connu dans les sphères de l’UDPS, le feu Etienne Tshisekedi avait choisi, en son temps, Kabund en 2016 pour remplacer le doyen Bruno Mavungu (jugé trop conciliant avec le camp du président de la République honoraire Kabila fils), au poste de secrétaire général.
Originaire du Luiza dans le Haut-Lomami, Kabund a commencé par s’engager à Kananga, dans le Kasaï occidental (aujourd’hui Kasaï central). Il avait ensuite pris la présidence de la fédération provinciale de l’UDPS à Kamina. Plusieurs fois interpellé, le téméraire passa un mois en prison en 2015 pour avoir dit « NON » au projet de loi qui liait la tenue des élections à l’organisation d’un recensement.
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