Les deux Chambres du Parlement ne se sont pas réunies en congrès, lundi. En cause : un conflit imputé à la Chambre basse, qui tient à imposer un troisième homme issu de ses rangs à la composition de la Cour constitutionnelle. « Un bras de fer injustifié », clament maints observateurs au fait du coup de force initié au détriment de la Chambre haute.
Que préconisent les us et coutumes parlementaires ? Les experts estiment que seul le Sénat a présentement le droit de choisir le remplaçant du juge décédé car, à l’époque, feu Mongulu Tapangane avait été désigné dans le quota du même Sénat. Donc, il n’est qu’équitable que le 3ème juge à désigner provienne du même moule en vertu du principe de l’acte contraire.
Entretemps, l’opinion s’interroge, non sans suspicion, pourquoi l’Assemblée nationale voudrait conserver les trois postes revenant aux deux Chambres – cf. article 158 de la Constitution – alors qu’elle est déjà représentée par deux juges ? Quels sont les intérêts cachés de cette boulimie ? Qu’est-ce que le Peuple gagne derrière cette diversion ? N’y a-t-il plus de sages pour faire entendre raison à des compétiteurs manifestement de mauvaise foi ?
Honorables parlementaires, le temps presse. Les sages auraient dû, toutes affaires cessantes, interpeler Mboso Kodja et Bahati Lukwebo. L’un et l’autre ont l’obligation d’éviter à la République une crise de trop. Ils doivent plutôt s’attaquer à l’agenda chargé de la session. Car, au regard de ce qu’il se passe aujourd’hui, le public redoute que l’ensemble des matières inscrites, en mode urgence, ne soit examiné et conclu dans les délais.
Pis, il est fort à craindre que des conflits de ce type impactent irrémédiablement l’élaboration et la promulgation des lois essentielles promises en vue des élections 2023, voulues crédibles et transparentes. C’est donc aujourd’hui que la société doit faire prendre conscience aux parlementaires de leurs responsabilités.
Le Potentiel